Le blog de Julien Arbez

28/07/2023

A deux pas des loriots

Les loriots sont des oiseaux insaisissables… quand ma voisine de marché m’a annoncé qu’ils venaient depuis deux jours manger les figues dans son jardin du bas-Jura, je n’ai pas hésité une seconde. 

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A la faveur de deux jours de congés, dès le lendemain, me voici planqué dans ma tente d’affût, à quelques mètres du figuier en question.

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Je n’ai même pas à attendre une heure quand les premiers oiseaux débarquent à grands renforts de cris puissants. Ils sont là !!! Ce sont des jeunes, les adultes ne montrent pas le bout de leur bec. Des jeunes loriots affamés, ou simplement gourmands, scrutant attentivement les alentours avant de se mettre à table. Je n’ai jamais eu autant de proximité avec ces oiseaux, je suis aux anges. Mais je ne suis pas très bien placé et le cadrage est très moyen. Profitant de cette chance qui ne se représentera sans doute pas d’ici pas mal d’années, je demande à mon hôtesse si je peux revenir le lendemain.

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Et le lendemain, c’est reparti pour 7 heures d’affût. Mieux placé, j’observe efficacement le va-et-vient des oiseaux, environ une fois par heure, pour un pique-nique de 5 à 10 minutes à chaque fois. Souvent, avant d’aller dans le figuier, ils se perchent dans un noisetier, l’œil alerte, prêts à décamper. Je passe complètement inaperçu dans ma tente d’affût, je suis rassuré.

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17h. Voici venu le temps de replier la tente pour repartir dans le haut-Jura. Je serais bien resté encore quelques jours, ça oui !

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Mi-juillet,

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c’est également la période propice à l’observation d’un grand capricorne protégé : la rosalie des Alpes. Vivant à l’état de lare dans le vieux bois durant 2 ou 3 ans, elle n’en sort qu’à la fin de sa vie, au stade adulte, ailé, bleu turquoise, pour se reproduire et mourir. 

Je ne l’avais encore jamais vue. Cette année, c’est la bonne ! Au détour d’un vieux hêtre sec, une belle rosalie nous guette, ma fille et moi, bien agrippée au tronc au-dessus de nos têtes. Bingo ! Quelle émotion ! La lumière est dure, je suis en contre-plongée, les images sont mauvaises. Mais peu importe, le souvenir restera magnifique !

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Le ciel étant couvert depuis quelques jours, j’en profite pour rendre une petite visite aux reptiles du village. 

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Avec les températures plus clémentes (les serpents n’aiment pas les chaleurs excessives), ils devraient sortir de leur cachette pour profiter du rayonnement solaire. D’abord se montre une jolie couleuvre verte et jaune, la tête périscopique, fuyant à mon approche pourtant très lente. C’est que pour elle, l’humain que je suis représente un sérieux danger !

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Puis c’est au tour des vipères aspics de montrer le bout de leur museau retroussé. Un individu de couleur ocre se dore la pilule bien en évidence sur une dalle calcaire, entre deux arbustes épineux lui servant d’issue de secours.

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Une seconde vipère, plus grisâtre, serpente tranquillement à quelques mètres de là.

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D’autres observations s’en suivent, durant près de trois heures. Les conditions sont si bonnes que je m’attends à voir un serpent au pied de chaque buisson !

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Je rencontre également une jeune couleuvre verte et jaune, immature, minuscule, rapide comme l’éclair. Puis deux coronelles lisses, de petites couleuvres inoffensives mangeuses d’insectes et de lézards. Rien ne sert de s’écharner, il faut sortir à point !

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Terminons notre balade loin des couleuvres et des dalles de pierres pour entrer dans le monde curieux des tourbières. A plat-ventre, j’admire les nombreuses plantes carnivores qui tapissent le fond de la cuvette.

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Ce sont des droseras, mangeuses de fourmis et autres moucherons. Avec leurs feuilles mesurant moins d’un centimètre de large, elles agrippent les insectes imprudents qui posent le pied sur la « glue » qui les recouvre. Et hop ! Pris au piège, l’insecte meurt comme pris dans une toile d’araignée. Doucement, infiniment doucement, la feuille se resserre, la plante digère, puis s’ouvre à nouveau pour un prochain repas.

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La lumière est chaude, le soleil est bas, je suis bien. Au frais, des images plein la tête et plein la carte de l’appareil. Des images qu’il me faudra trier, nommer, ranger, sauvegarder. Ce sera le travail de bureau. Mais pour le moment, j’ai les pieds dans la tourbe.

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Une seule chose à faire : profiter.

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