Le blog de Julien Arbez

11/05/2020

3 jours dans l’eau

Cette semaine je vous emmène avec loi sous l’affût flottant découvrir la faune sauvage d’un étang bressan. Mais avant ça prenons quelques nouvelles des paysages repus d’eau de pluie (enfin !) tombée ces derniers jours.

Les tourbières ont refait le plein d’eau, pour le plus grand plaisir des tritons et têtards qui y batifolent dans l’odeur acidulée couleur rouille.

tourbiere jura arbez

tourbiere jura arbez

tourbiere jura arbez

Les escargots ne sont pas en reste, l’estomac dans le pied et les yeux… presque plus gros que le ventre !

escargot arbez

Les cincles doivent désormais traverser la cascade qui surgit entre les roches calcaires couvertes de mousse pour retrouver leurs jeunes et leur apporter des larves d’insectes. La routine pour ces oiseaux plongeurs aux mœurs aquatiques.

cincle arbez

La pluie est tombée, le décor est posé. Au pied du Jura, dans la Bresse avicole, les étangs ont vu leur niveau remonter et leurs eaux se troubler.

plume arbez

Les canards colverts et les foulques macroules se partagent le grand espace sous l’œil stoïque des ragondins bien aisés.

canard arbez

foulque arbez

foulque arbez

La population de ces rongeurs étant florissante dans ce plan d’eau, qu’il est aisé de les observer même en pleine journée.

ragondin bresse arbez

Beaucoup de temps est consacré au toilettage et à la recherche de plantes aquatiques grignotées à grands coups d’incisives.

ragondin bresse arbez

ragondin bresse arbez

Quelle expression dans le regard et les mimiques !

ragondin bresse arbez

ragondin bresse arbez

ragondin bresse arbez

Dans les saules qui constituent la haute ripisylve, les jeunes martin-pêcheurs attendent impatiemment leurs parents en charge du nourrissage.

martin-pêcheur en bresse, arbez

martin-pêcheur en bresse, arbez

Entre chaque ravitaillement, les jeunes guettent, scrutent, écoutent, et d’adonnent parfois à un lissage de plumes, comme une préparation à la vie d’adulte.

martin-pêcheur en bresse, arbez

martin-pêcheur en bresse, arbez

martin-pêcheur en bresse, arbez

Mais la grande, très grande surprise de cette expédition de 3 jours a sans contexte été la rencontre incroyable avec un petit héron peu commun dans la région : le crabier chevelu.

crabier chevelu julien arbez

En Europe, cet oiseau se reproduit dans le bassin méditerranéen, autour de la mer Noire et de la mer Caspienne. C’est un oiseau migrateur qui revient courant mai et repart en Afrique Tropicale dès la fin de l’été.

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

Pourquoi chevelu ? Car le remarquable plumage de sa tête est orné de longues et fines aigrettes brunes et blanches qui lui donnent un air de clown mal peigné !

crabier chevelu julien arbez

Comme tous les hérons, le crabier adore les poissons qu’il attrape entre les mandibules de son bec ou les harponne à grand coup de poignard.

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

Mais une de ses proies favorites semble être la grenouille. Il se nourrit le long de la rive, oscillant entre les branches basses des arbustes et mettant ça et là les pieds dans l’eau en toute finesse.

crabier chevelu julien arbez

Durant deux jours, je me suis consacré presque uniquement à cet oiseau que je n’avais vu jusqu’alors que dans le Delta du Danube. Voilà qui fait voyager !

crabier chevelu julien arbez

Par chance, cet individu a très bien supporté mes longues approches en affût flottant et m’a permis de l’approcher tranquillement sans provoquer de gestes de fuites ou de peur.

crabier chevelu julien arbez

crabier chevelu julien arbez

Mais le troisième jour, malgré de longues recherches dans le même étang, je n’ai pas revu le petit héron. Est-il parti sur un autre point d’eau ?

crabier chevelu julien arbez

A-t-il rejoint la rive opposée que je n’ai pas prospectée ? Quoiqu’il en soit, cet étang aura désormais pour moi un autre visage. Parmi les autres hérons rencontrés, les grandes aigrettes, hérons cendrés, bihoreaux gris et le fameux et grand héron pourpré !

héron pourpré julien arbez

J’ai aussi eu la chance, depuis mon affût flottant, de pouvoir observer un pic vert au sol en train d’attraper les fourmis à l’aide de sa longue langue collante.

pic vert julien arbez

La végétation étant bien développée, les possibilités de prises de vues ont été réduites mais pas le bonheur d’observer ce moustachu au casque rouge !

pic vert julien arbez

Sur les feuilles de saules, des « cocons baveux » prolifèrent. Je n’ai pas réussi à déceler l’identité des insectes concernés, cicadelles ou chenilles. Mais elles sont pour les corneilles du coin une succulente occasion de se remplir la panse !

corneille julien arbez

Dans le brouhaha des foulques, des rousserolles et des aigrettes, a résonné pendant des heures le chant bien connu du coucou. Difficile de l’observer de près, mais les occasions de le voir se déplacer et chanter à la cime des chênes ont été nombreuses. Une petite image « souvenirs » s’imposait, à moi qui cherche depuis plusieurs semaines à photographier cet oiseau en y consacrant des dizaines d’heures de patience ! Est-ce un pied de nez ou une récompensé ? 

coucou julien arbez

Une récompense, bien sûr !