Le blog de Julien Arbez
11/10/2022
Terre brûlée
J’ai vécu une après-midi surprenante. En visitant la forêt brûlée de Cernon, à deux pas de Vouglans. Cette fameuse forêt qui a été incendiée sur de nombreux hectares il y a quelques semaines.
Non pas que j’ai des idées de voyeur, non. Je voulais m’y rendre car un ami m’avait dit que le paysage résultant de l’incendie était incroyable.
Effectivement. Plus de couleurs, juste du blanc et du noir. Plus de vie, ou presque. Plus de cendres non plus, les pluies d’automne les ont emportées avec elles. Quand la couleur passe au noir et blanc sans changer de réglages, le cœur hésite entre pleurer et admirer. Les roches du sol, mises à nu par l’incendie, décapées par les flammes, apparaissent blanches comme neige. Ls troncs et ce qu’il reste de leurs branches, sont plus noires que l’ébène.
On se croirait en hiver alors que les forêts alentours se gorgent de couleurs chatoyantes. Je perds mes repères et n’en ai pas l’habitude ! Les bois qui n’ont pas été totalement consumés se décharnent. Sous leur peau noircie s’élèvent d’innombrables dents prêtes à croquer. C’est magnifique.
Les premiers animaux reviennent timidement. Dans les squelettes noircis virevoltent quelques mésanges à longue queue, et au sol quelques araignées et acariens.
Mais déjà, forces de la nature, les premiers rescapés, aux visages de mineurs, reprennent des couleurs :
A leurs pieds naissent des branches douces, fines, vertes comme le printemps. La forêt a souffert, beaucoup souffert. Mais elle n’est pas morte et saura raconter la suite de l’histoire…