Le blog de Julien Arbez

23/11/2023

Rougeurs

« Les bandits jaunes (…) font aux arbres des holdups mordorés ». J’emporte Ferré avec moi dans mes balades automnales. Car quand tout est orange, quand se dressent les champignons, la nature va bien à la chanson.

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Au détour d’une petite route forestière, un grand arbre se prend pour un poulpe, nageant dans les eaux de mousse et de lichens.

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Sur les roches deux-cent mètres plus haut, le soleil qui plonge peu à peu vers la ligne d’horizon du jura révèle la poésie des douces montagnes.

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Attendre, simplement attendre, l’émancipation du feu et la jalousie des ombres. 5 minutes à en oublier les pluies pourtant bienvenues du passé.

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Au petit matin, pour peu que la lumière soit au rendez-vous, la hêtraie sapinière s’illumine avec retenue. Les dernières pointes de couleurs chaudes donnent de la profondeur aux sous-bois.

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Le rêveur peut y voir une cascade,

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une scène de théâtre,

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une galaxie,

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une marque insensée de la vieillesse,

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une robe de circonstances,

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un paradis…

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En prairie, le rêveur se perd dans les fusains, dans la rouge gorge du rouge-gorge,

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Dans la rouge queue du rouge-queue.

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Le rouge en automne a ses heures de gloire ! N’en déplaise au tronc mort décharné jonché au sol, couvert d’une rouge vérole sortie de ses entrailles :

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Les myxomycètes, ni plantes, ni champignons ni animaux, fructifient par centaines un monde minuscule qui nécessite pour le vivre de perdre un peu de sa propre grandeur…

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alors qu’au-dessus de ma tête des colosses se balancent !

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Terminons cette épopée en restant dans les couleurs chaudes d’avant sommeil. Voilà ma belle et dernière rencontre avec la fameuse petite chouette de nos montagnes, la chevêchette.

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Une boule de plumes, un regard bien ancré dans la réalité, quelques feuilles d’alisier dorée par le soleil du matin, et voilà une nouvelle histoire à raconter.

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Celle d’un promeneur et d’un chasseur réunis dans le silence.

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