Le blog de Julien Arbez
20/11/2022
Cornes de brumes
Automne, automne ! Chante encore ta poésie sur les vallons qui s’endorment ! Un peu de rêve leur ira bien.
Fais briller les arbres, donne-leur quelques étoiles. Ils sauront en être fiers, s’en habiller et pétiller dans la lumière du lever du jour.
Crois-moi, ils te le rendront.
Mi-novembre… les dernières feuilles des bouleaux de bords de lacs s’accrochent à leurs rameaux,
Les champignons tireront bientôt leur révérence, le sol commence à geler.
Il est temps pour l’euphorbe d’amadouer le photographe,
Pour la salamandre de rivaliser avec l’euphorbe.
Les nuages pèsent de plus en plus lourd, et tombent sur la terre en lourde atmosphère.
Là-haut sur la montagne, le balai des chamois est revenu comme à chaque automne.
Le rut est lancé, les mâles tirent la langue et sondent les femelles nombreuses, pour beaucoup accompagnées de leur jeune de l’année.
Comme tous les ans, je cède à mon petit rituel de sortie tant attendu, espérant enfin voir un accouplement ou photographier des courses effrénées entre les mâles avides de s’accoupler.
Mais cette année encore, je ne verrai ni accouplement, ni courses-poursuites. Au contraire, les boucs chevrotent bien de temps à autre, mais la prairie reste globalement très calme.
Après une courte marche d’accès au site, j m’assieds devant le premier troupeau. Je n’y resterai pas moins de 10 heures ! certains chamois viennent même brouter à moins de 4 mètres de moi. Je suis adopté, je fais partie du troupeau.
Me reste alors à photographier ce mythique animal autrement. Autrement si possible de tout ce que j’ai vu jusqu’à maintenant, et de tout ce que j’ai fait jusqu’ici. Pas facile me direz-vous !
C’est parti pour des séances photos ventre à terre, entre euphorbes dorées et hellébores à contre-jour. Je cherche à faire différemment, je me creuse la tête, je leur fais confiance. En tout cas j’en profite à merveille, et m’offre même le plaisir d’une petite sieste, mon chapeau sur les yeux.
Voici venue l’heure d’or, l’heure que j’attendais depuis le lever du soleil !
Par chance le troupeau est toujours là, en plein champs, loin de la lisière, caressé, liseré.
Puis c’est l’heure bleue, les premiers bâillements, et l’heure de rebrousser chemin. Quelle belle journée que cette journée passée !