Le blog de Julien Arbez

20/12/2020

Un manteau pour l’hiver

Début décembre, les nuages ont habillé les paysages d’un beau manteau blanc étincelant. On croirait regarder une carte postale ancienne en mettant le nez dehors. Une carte en noir et blanc.

Les chamois, pour qui le rut se termine, ont regagné les vires rocheuses, espérant trouver là de quoi manger en attendant un petit redoux.

Pas de quoi intimider ces animaux de montagne, adaptés au froid par un épais pelage devenu noir, et à la neige par leurs larges sabots-raquettes et leur puissante musculature.

Comme le chamois va bien à l’hiver !

Près des cornus sommeille un renard. A côté de lui, son compagnon (sa compagnonne ?) vient de dresser le museau, alerté par mes bruits de pas dans la neige.

Tandis que ce dernier préfère quitter les lieux tranquillement, le premier reste couché en boule, à m’observer du haut de son promontoire rocheux.

Un lutin aux oreilles poilues fouine dans la neige pour dénicher au sol quelques graines tombées sous les arbres.

Les becs-croisés de sapins s’offrent le même repas froid chaque matin sous un grand épicéa au centre du village !

Quand disparait le soleil derrière l’horizon, le paysage prend enfin des couleurs.

Et même s’embrase, faisant oublier le froid et… la buée sur l’objectif de l’appareil-photos !

J’aime l’hiver pour ce qu’il a à nous apporter d’authentique et de grandiose. En lui je me sens petit, moi le grand gaillard qui a pris l’habitude de regarder vers le bas.

Après près de deux semaines d’absence, mon fétiche tichodrome a repris ses petites habitudes de venir visiter la falaise au pied de laquelle j’étais assis.

Comme toujours, il escalade. Comme toujours, il virevolte quand passe un insecte, le saisissant de son long bec arqué avant de l’avaler sans aucune manière.

Comme toujours il parcourt inlassablement les aspérités dans lesquelles auraient pu se cacher des petites bêtes-vitamines.

Et moi, comme toujours, je profite du moment. Et espère que la prochaine fois, il reviendra.