Le blog de Julien Arbez

19/04/2021

Les enfants des jonquilles

Cette année, j’ai enfin eu la chance de découvrir une hermine chassant dans les jonquilles !  Voilà 3 ans que j’attendais ça, ou plutôt que je l’espérais.

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C’est donc parti pour quelques heures d’affûts, à guetter le plus speed des mammifères jurassiens !

hermin jura

hermin jura

A force de guetter et de zoomer sur les images prises, je me rends compte le deuxième jour que j’ai affaire à un couple : on voit les coucougnettes du mâle lorsqu’il saute, et la femelle a ses tétines très visibles. Tellement visibles, que je me demande si elle n’a pas déjà mis bas.

Cette femelle est encore bariolée car sa mue n’est pas terminée. Elle est donc facilement reconnaissable, et distinguable du mâle qui lui est déjà en pelage d’été. Les deux hermines s’acceptent volontiers, semblent même parfois jouer en se courant après. Aucune difficulté d’entente entre ces deux énergumènes semble t’il !

 Le 8 avril, je suis témoin d’une scène peu ordinaire : la femelle, que j’observe de loin, transporte ce qui me semble être des proies, d’un trou à un autre, distant d’une quinzaine de mètres.

Je me rapproche, observe les allers et retours de l’hermine, couché entre les taupinières et les bouquets de jonquilles.

Je prends les images en rafale tant la scène se passe vite. En tout, elle fait 6 voyages la gueule pleine. Ce n’est qu’en rentrant à la maison que je remarque qu’elle est en train de déménager ses petits, encore nus et aveugles, nés sans doute il y a 1 ou deux jours !

Mais lorsque je suis sur le terrain, je ne sais pas encor que ce sont ses jeunes. Puis quelques instants plus tard, j’observe l’hermine brune aller de trous en trous à quelques mètres de moi. Suivie de près par… une autre hermine brune ! la première est une intrue, reconnaissable à son oreille droite légèrement fendue. La seconde est le mâle de la femelle aux petits !

Aussitôt, le mâle légitime ( !) se frotte à l’entrée du trou dans lequel a disparu l’intrus. Il se dresse, observe nerveusement, courant de ci de là. Puis il repère l’intrus sortir à une quarantaine de mètres, lui fait la course, une course folle !

Ce qui devait arriver arriva : les deux hermines s’attrapèrent et s bagarrèrent comme des boules d nerfs dans la poussière de la terre, couinant, sautant, resautant, recouinant, roulant dans la pente pendant 1 minute 10 !

 

L’oreille fendue a perdu, il s’éloigne. Le mâle légitime revient vers le trou où ont été déplacés les jeunes, ensanglanté au cou, haletant.

J’ai vécu une scène incroyable où un mâle jeune papa défend le territoire contre l’intrusion d’un autre mâle, alors que sa femelle est sous terre avec les jeunes qu’elle a pris soin de déplacer. Ouahou !!!

Pour la suite des images, je vous laisse voyager sous la pluie, avec ce même couple d’hermines, retrouvées au même endroit le lendemain. Que les rencontres soient encore nombreuses !