Le blog de Julien Arbez

26/05/2015

Casse-croûte en montagne

C’en est fini pour ce campagnol des champs. Après quelques mois de bons et loyaux services, le voilà farci d’amertume avant d’être sans doute donné en pâture aux jeunes. D’abord, digne d’un minutieux chirurgien, le crécerelle découpe le ventre de sa proie entre ses pattes de devant...

faucon crécerelle et campagnol des champs julien arbez

 En moins d’une minute, les boyaux sont sortis et jetés au pied de l’arbre. 

faucon crécerelle et campagnol des champs julien arbez

Le faucon n’aime pas les trippes !

faucon crécerelle et campagnol des champs julien arbez

Les poils non plus d’ailleurs ! Touffe après touffe, le plus gros du pelage est arraché et porté par le vent. Le casse-croûte est prêt, "plumé", vidé, et encore chaud ! C’est qui qui va être content ? 

faucon crécerelle et campagnol des champs julien arbez

Sous les arbres, la marmotte n’a pas à craindre le faucon crécerelle. Aucun faucon d’ailleurs n’ose s’en prendre à ses 5 kilos. Elle, celui qui lui fait peur, c’est l’aigle royal. Proncez juste ce mot pour vois disparaitre toutes les marmottes au fond de leur terrier ! D’accord, d’accord, j’exagère un peu...

marmotte julien arbez

Présente en plaine avant les grandes glaciations (des fossiles ont été retrouvés en Normandie, dans le Bassin Parisien et en Lorraine), la marmotte s’est définitivement installée en montagne. C’est la présence de l’homme qui a provoqué cette restriction géographique. Si autrefois on l’a chassée pour sa viande, sa graisse et sa peau, elle l’est moins aujourd’hui même si elle reste classée "gibier" dans la plupart des communes alpines et que la chasse à la marmotte est autorisée durant la période d’ouverture de la chasse... 

marmotte julien arbez

Mais l’un de ses plus grands prédateurs naturels, c’est l’aigle. Les marmottes représentent en effet jusqu’à 90% des proies qu’il capture !

marmotte julien arbez

La marmotte ingurgite 400 grammes de nourriture par jour soit au total, 70 kg pendant ses 6 mois d’activité. Cette boulimie lui permet de constituer des réserves de graisse, indispensables si elle veut survivre à l’hiver ! 

marmotte julien arbez

Comme ses cousins les campagnols, la marmotte ne boit pas. Même si la journée est entrecoupée de pauses déjeuner, elle mange donc plutôt le matin et le soir afin de récupérer la rosée qui perle sur les plantes.

 marmotte julien arbez

On t’a vu !!!

marmotte julien arbez

Au petit matin comme pour la marmotte, c’est l’heure de grignotter pour le bruant jaune. Accroupi sur ses pattes, il picore çà et là les graines en sautillant au sol. Il est jaune vif et pourtant, pas facile de le voir dans la végétation qui monte !

bruant jaune julien arbez

Les chamois ont pratiquement terminé leur mue et regagnent peu à peu le haut des massifs. La neige a presque partout disparu et la végétation ne tarde pas à rattraper son retard. Déjà les premières orchidées de montagne pointent leurs fleurs et plus bas dans la vallée, les agriculteurs ont commencé à foiner. 

chamois julien arbez

chamois lapiaz julien arbez

Mais l’hiver n’avait pas dit son dernier miot ! Un refroidissement de l’air et c’est reparti pour une couche de blancheur ! 15 cm à la mi-mai, ça n’a rien d’extravagant. D’autant qu’en 3 jours, le soleil a eu raison du dernier souffle de l’hiver.

chalet du curé julien arbez

Les tétras-lyre vont calmer un peu leur voix, penser un peu à manger et cesser leur parade. Les poules commencent déjà à pondre puis à couver. d’ici un petit mois, les jeunes poussins naitront. Nidifuges, ils resteront accompagnés par leur mère jusqu’à l’automne où ils se disperseront. Mais soyons patients ! Le tremps file, mais, on n’en est pas là...

tétras-lyre aravis julien arbez