Le blog de Julien Arbez

26/01/2014

col des aravis la nuit, julien arbez

Et voilà la pleine lune de Janvier dans les Aravis. Montagnes et étoiles se rejoignent ! La pleine lune, pas  vraiment. C’était deux jours plus tôt en réalité. Car la véritable pleine lune était cachée par les nuages, comme ici dans la vallée de Montremont, vue depuis la montée au hameau du Sappey :

la tournette de nuit, julien arbez

Comme il est bon d’errer la nuit le museau en l’air !

Le 18 Janvier, c’est parti pour 4 jours dans le Parc Naturel Régional du Queyras (Région PACA, département des Hautes Alpes). On m’en a beaucoup parlé, mais je n’avais jamais franchi le pas. Cette fois c’est fait, me reste plus qu’à en profiter ! Ci-dessous, deux vues depuis le centre de Saint Véran, le plus haut village d’Europe : le village culmine à 2042 m ! Rien que ça ! Les lièvres variables ne doivent pas être loin...

saint véran dans le Queyras, julien arbez

saint véran dans le Queyras, julien arbez

Et le hameau de Valpreyvère, sur la commune frontalière de Abries. Les grosses chutes de neige de Noël 2008 dans le haut Guil ont été la cause d’une avalanche qui a dévasté une partie du hameau, dont le clocher et plusieurs maisons. Pas très rassurant quand je sais que le risque d’avalanches est actuellement de 4/5. Voilà de quoi limiter mes déplacements, à moi, petit être minuscule ! 

Valpreyvère, dans le Queyras, julien arbez

glaçons, julien arbez

Tiens, il a fini dans le talus celui-là. Fallait faire attention, ça glisse sur les routes de montagnes ! Y’avait pourtant bien un panneau !

panneau drôle, julien arbez

La première nuit, je profite du ciel étoilé pour me rendre à l’Echalp, près de Ristolas. De là part un sentier qui nous emmène au bélevédère du Mont Viso (Italien), que je tenterai de prendre 2 jours plus tard, mais en m’arrêtant avant d’y arriver, toujours à cause de ce risque d’avalanches. J’aime bien les bêtes à cornes, mais mieux vaut ne pas tenter le diable !

L’échalp, queyras, julien arbez

L’échalp, queyras, julien arbez

La première impression que je me fais du Queyras, ce sont ses paysages grandioses, typiques, restés épargnés par les tourisme en masse et quelques vices de la modernité. Et toutes ces bêtes qui les habitent ! J’ai rarement vu autant d’animaux en si peu de jours en montagne. Ca et là, les chamois arpentent les prairies d’altitude et les ravins à la recherche de nourriture. Là, j’ai beau avoir de grandes pattes, je n’aimerai pas être un chamois... Respect.

chamois dans le queyras, julien arbez

lumières dans le queyras, julien arbez

Et des chevreuils, partout des chevreuils ! Jusque sur le bord des routes. On m’avait prévenu, voilà que je le vérifie !

chevreuil dans le queyras, julien arbez

Mais ceux pour qui j’ai eu un faible, un gros faible, ce sont les mouflons. Que je rencontre rarement, mais qui sont là, à brouter au loin sur les pentes ensoleillées du village de Ristolas. Dans les jumelles, ils sont une quinzaine. J’aimerais les approcher, tenter une approche, puis un affût. Je repère un passage pour me rendre le lendemain sur les hauteurs de la vallée, raquettes aux pieds, appareil à la main... Et bingo ! Ils sont au rendez-vous !

mouflons dans le queyras, julien arbez

Deux heures d’approche, quasiment pas à pas, sans cesse ponctuée d’arrêts. "Mais qui c’est celui-là ?" Tranquillement, comme au ralenti, nous faisaons connaissance... Eux s’en seraient sans doute bien passé, pas moi !

mouflons dans le queyras, julien arbez

Ceux qui ont de grandes cornes et une belle cravatte noire, ce sont les mâles, les béliers. Les autres sont des femelles.

mouflons dans le queyras, julien arbez

L’espèce n’était pas présente en Corse avant le Néolithique. Puis il aurait été apporté par des éleveurs en Corse et en Sardaigne avant de retourner à l’état sauvage.

Le lien avec les mouflons des Alpes ? Ils y ont été introduits en 1949, avec succès. Son habitat préféré est plutôt localisé à la basse et moyenne montagne et principalement aux pentes sud, bien ensoleillées où la neige en hiver fond rapidement. Ben tiens, c’est quand même un sudiste !

mouflons dans le queyras, julien arbez

mouflons dans le queyras, julien arbez

Un peu de lecture et je découvre qu’il a été introduit à Hawaï dans les années 1960, et même sur les iles Kerguelen ! Bref, ces bêtes-là savent s’adapter au dépaysement… Et aux climats !

mouflons dans le queyras, julien arbez

mouflons dans le queyras, julien arbez

En discutant avec des locaux passionnés (Clin d’œil au « Yéti » de la superette d’ Abries), il semble que la présence du loup ait favorisé ses déplacements et redynamisé la population. Depuis l’arrivée du mangeur de Chaperon rouge, les mouflons ont colonisé des vallées jusque-là inoccupées, au bénéfice de la biodiversité, et pour le plaisir des bipèdes de mon genre…

mouflons dans le queyras, julien arbez

 

Je terminerai mon escapade avec un groupe de chardonnerets venus picorer les graines des sorbiers encore en fruits. Un vrai garde-manger au régrigérateur, tout en couleurs !

Chardonnerets dans un sorbier, julien arbez

Puis c’est le retour des Hautes-Alpes à la Haute Savoie. Du baume au coeur. Merci de votre visite et à bientôt pour d’autres rencontres !